J'allumerai une bougie et penserai à toi.
À travers cette série, je m’attache à explorer les liens entre mémoire familiale, espace habité et gestes du quotidien.
La maison devient ici un personnage silencieux, porteur de traces, de présences et d’absences. Les images révèlent une mémoire intime, transmise par les objets, les plantes, la lumière et le soin apporté aux lieux. C’est un hommage à la personne qui y habite, à sa manière de veiller, d’aimer, de se souvenir, de penser à ceux qui sont partis.
Une maison qui, autrefois, abritait un père, une mère — déjà visités par celle qui efface les présences — et leurs sept enfants, mais qui, au fil du temps, s’est retrouvée habitée par une seule d’entre eux. Les autres sont partis, sont devenus parents, et certains, grands-parents à leur tour. Entre les retrouvailles familiales, cette maison est restée le témoin silencieux de la vie de quatre générations.
Les photos de cette série ont été prises à des années différentes : il s’agit en effet d’un regroupement de temps superposés. Les scènes d’intérieur et d’extérieur, du patio et du jardin - les espaces où la famille continue de se retrouver -, ainsi que les vues de détails et des plantes, sont avant tout le reflet du soin et de l’amour que porte à la maison celle qui est restée.
Je propose ainsi un parcours visuel d’une mémoire fragmentée, rassemblée en images, inspiré d'une phrase que la personne qui habite encore la maison répète inlassablement au moment de dire au revoir : “ J'allumerai une bougie et penserai à toi ”. — C’est elle, encore aujourd’hui, qui allume la bougie traditionnelle placée au centre de la terrasse — toujours allumée, comme une veilleuse de mémoire.